Bien que de tout temps, les humains aient cherché à atteindre l’éveil, et bien que des traditions entières soient vouées à cet objectif, quand on dit que l’éveil peut être atteint, cela fâche.

Un célèbre éveillé américain, disait ceci à propos du fait que se prétendre éveillé est ‘mal vu’ et expose celui qui le prétend à la critique (il a lui-même été critiqué pour cela): « Je pense que c’est malheureux que quelqu’un puisse dédier son temps, heure après heure, jour après jour, année après année, parfois toute la durée d’une vie, à l’éveil, et que pourtant la notion-même que quelqu’un atteigne l’éveil soit un tabou.

Nous sommes tous à la recherche de cela, mais soit-disant, Dieu interdit à qui que ce soit de dire qu’il/elle l’a réalisé.

Nous ne le croyons pas, nous sommes cyniques, nous avons des doutes, et nous entrons immédiatement en mode attaque, que ce soit à couvert ou ouvertement.

Pour moi, cela met en lumière que les gens poursuivent un éveil dont ils ne croient pas qu’il peut leur arriver. Cela constitue en soi une barrière pour l’atteindre, et une des plus grandes qui soit. » On y parle aussi… du tabou d’une pédagogie de l’éveil. Non seulement il est de mauvais ton d’annoncer qu’on est éveillé, mais il est aussi mal vu de dire qu’il y a un chemin qui y mène qui puisse être enseigné.

Pour beaucoup de ceux et celle qui ne suivent pas l’évolution de ce champ, seule la grâce peut mener à l’éveil, et c’est à nouveau Dieu (ou l’équivalent) qui nous en barrerait ou autoriserait l’accès. Comme c’est un croyance fréquente chez les enseignants.es mêmes, l’enseignement de l’éveil se borne souvent à ce que les éveillés.es parlent de leur expérience, sans grand résultat chez les personnes qui les écoutent.

les personnes en sont réduits à une position de spectateur, avec l’impression que l’éveil est réservé à ces quelques élus.es que la grâce aurait frappés. Au mieux, elles acquièrent une compréhension intellectuelle de l’éveil, mais n’en n’ont pas l’expérience.

La croyance que l’éveil ne survient que par une grâce improbable connote aujourd’hui l’ignorance des possibilités ouvertes par le développement récent des données sur l’éveil. En effet, la science et l’expérience nous montrent que l’éveil n’est pas affaire de grâce, mais affaire de pratique suffisante, de méthodes efficaces et d’enseignants capables de délivrer non pas seulement un témoignage de leur expérience, mais aussi une pédagogie efficace pour permettre aux autres  personnes d’y accéder elles-mêmes.

Ainsi, l’éveil est remis entre les mains de ceux/celle dont c’est le droit de naissance: nous tous.

Et enfin, on y parle de la grande confusion : « Il n’y a rien à faire »: Nombreux sont les éveillés qui tiennent des discours du genre: « Tout est déjà là », « Il n’y a rien à faire », alors qu’ils/elles ont eux-même cherché l’éveil et pratiqué la méditation pendant des années. Bien sûr, une fois la porte de l’éveil franchie, il est vu que pour ce qui est éveillé, pour « l’éveil même », et au delà de la Conscience, La Étant le vide originel, il n’y a rien à faire.

Mais ce n’est pas ainsi que les choses se présentent pour la personne en recherche spirituel et l’expérience a montré à un grand nombre que « ne rien faire » ne mène… nulle part. Plutôt que de dire que « pour s’éveiller il n’y a rien à faire », il serait plus juste de dire que pour s’éveiller il faut « être rien ». Or « être rien », cela peut s’apprendre, ou plus justement, « se prendre pour quelque chose » peut se désapprendre. Et en l’absence de « se prendre pour quelque chose’, il ne reste que « être rien », qui est aussi bien « être tout », notre état naturel, notre vraie nature.

 
 
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